
La Journée mondiale de la dépression, le 27 octobre, est l’occasion de sensibiliser ce trouble psychique fréquent qui fait encore l’objet de clichés tenaces. Elle rappelle aussi en cette année durant laquelle la santé mentale est décrétée Grande cause nationale, de l’importance d’oser chercher de l’aide. Comment reconnaître les premiers signes et agir ? Quelles personnes ressources solliciter ? Le point en 6 questions / réponses.
1. La dépression est-elle une maladie ?
Contrairement aux idées reçues, la dépression ne relève pas d’une fatalité ou du manque de volonté. Elle ne doit pas être associée à la faiblesse de l’âme, à de la paresse ou à la conséquence de facteurs de stress. Elle est une maladie psychique fréquente qui touche tous les âges de la vie. Selon les chiffres de la Drees, en 2019, juste avant la crise du Covid, environ 6 % de la population européenne souffrait de symptômes dépressifs, avec de fortes disparités géographiques, les pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord affichant les taux les plus élevés de dépression.
2. Quels sont les symptômes de la dépression ?
La dépression, également appelée trouble dépressif, rassemble une famille de troubles psychiques. Elle se caractérise par une humeur triste durable, une perte d’intérêt pour toute activité, une irritabilité, ainsi qu’une baisse de l’énergie, un ensemble de symptômes handicapant au quotidien.
D’autres signes peuvent lui être associés comme la diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi, un sentiment de désespoir, des difficultés de concentration, des troubles de l’appétit et du sommeil, une agitation ou, au contraire, de la fatigue. Tout ou partie de ces signes impacte la vie personnelle, sociale et professionnelle. La dépression, quand elle entraîne des idées noires, augmente le risque de suicide.
Un questionnaire d’aide pour dépister les premiers signes de la dépression est disponible sur le site de l’Assurance maladie.
3. Quelle différence entre coup de blues ou déprime et dépression ?
La dépression n’est pas un simple coup de déprime ou de cafard, notamment parce qu’elle dure au moins plus de deux semaines. L’humeur est fluctuante et il arrive que des baisses de moral ponctuelles se fassent sentir. Différents événements difficiles de la vie tels qu’un deuil, une séparation ou un licenciement, par exemple, peuvent engendrer des réactions, parfois intenses, et des moments de souffrance temporaire qui n’altèrent pas durablement l’état psychologique. Par ailleurs, ils s’atténuent lorsque les circonstances s’améliorent.
Mais si les symptômes de tristesse, de perte d’envie et d’estime de soi sont durables dans le temps, il est important de consulter un médecin. Le jugement clinique permettra de poser le diagnostic de dépression.
4. A qui s’adresser en cas de dépression ?
Dès les premiers signes de mal-être, il est important de chercher du soutien et de l’écoute auprès des personnes ressources. Parents, amis, collègues peuvent être sollicités en premier lieu. Les associations (liste sur le site de Pyscom) et les différentes lignes d’écoute apportent information et aide pratique. Se tourner vers un professionnel de santé : médecin généraliste, du travail, psychiatre ou une structure de soins telle qu’un centre médico-psychologique, permet de faire le point sur sa situation et de recevoir un diagnostic.
Pour en savoir plus, consultez l’annuaire de la santé mentale sur Santé.fr
Le 3114, numéro national de prévention du suicide, accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 s’adresse aux personnes en souffrance psychique et à leurs proches.
5. Comment la dépression se soigne-t-elle ?
Une fois le diagnostic médical établi, la dépression doit faire l’objet d’un traitement thérapeutique et d’un suivi. Une aide psychologique sous forme de psychothérapie et/ou un programme d’activité physique sont généralement proposés. En fonction du degré de sévérité de la dépression, un traitement médicamenteux (antidépresseurs) peut également être prescrit pour réduire la fréquence et la sévérité des symptômes.
Si la dépression est d’intensité légère à modérée, le dispositif Mon soutien psy permet à toute personne, dès l’âge de 3 de bénéficier de 12 séances d’accompagnement psychologique par an prises en charge par l’Assurance maladie. Pour y avoir accès, il est nécessaire au préalable de prendre rendez-vous avec un psychologue partenaire du dispositif ou de consulter son médecin ou sa sage-femme afin d’évoquer le besoin en accompagnement.
6. Comment accompagner un proche qui traverse un épisode dépressif ?
Le soutien et l’écoute empathique d’un proche sont essentiels. Même s’il ne peut se substituer au médecin ou au psychothérapeute, l’entourage joue un rôle important. Il peut en effet repérer les premiers signes de mal-être ou dépression, contribuer à chercher le soutien nécessaire et encourager à consulter un professionnel de santé, mais aussi apporter de l’écoute, de la compagnie et un soutien pratique dans la vie quotidienne. Le site Psycom propose de nombreuses ressources accessibles aux aidants.
La formation de secouriste en santé mentale, conçue sur le modèle des gestes qui sauvent, vise à une meilleure connaissance de la santé mentale, du repérage des troubles psychiques ainsi que des conduites à tenir en cas de besoin. Le calendrier des formations sur le territoire national est publié sur le site de l’association PSSM France.
- Sédentarité : les personnes inactives sont davantage susceptibles de souffrir de dépression et d’anxiété.
- Alcool : une consommation excessive d’alcool peut déclencher une dépression, tout comme la dépression peut entraîner une consommation excessive d’alcool.
- Certaines épreuves de la vie comme le chômage, un deuil ou un divorce, ainsi que la difficulté de devoir vivre avec une maladie chronique (cancer, diabète…), accentuent le risque de développer une dépression.
- Après l’accouchement, les mères et certains pères, peuvent connaître la dépression post partum qui se manifeste par une grande fatigue, de la tristesse, des pensées négatives et la difficulté de s’occuper de son bébé. Un accompagnement psychologique est recommandé.
- Les personnes âgées sont plus fréquemment touchées que le reste de la population générale par la dépression, pourtant sous-diagnostiquée et insuffisamment traitée. Des symptômes associés tels qu’une fatigue durable, un sentiment d’isolement, la douleur physique, une perte de poids et le refus de s’alimenter doivent alerter.
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