CHIFFOLEAU Sylvia, Genèse de la santé publique internationale : De la peste d’Orient à l’OMS, Presses universitaires de Rennes, 2012.

Sylvia Chiffoleau analyse l’évolution des stratégies et politiques sanitaires internationales de la première moitié du XIXe siècle à la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948. Attentive à retracer les avancées des conférences convoquées entre 1851 et 1938 par les États européens afin de remédier à la question des épidémies, l’historiographie a trop souvent négligé le théâtre même de ces épidémies, à savoir cet « Orient proche » de l’Égypte et de l’Empire ottoman. C’est pourtant de la prise de conscience, à partir du milieu du XIXe siècle, d’une « question sanitaire d’Orient », marquée par la récurrence des épidémies de peste et de choléra au Moyen-Orient, qu’il faut dater les premiers efforts de coordination internationale en matière de santé publique.

Par la richesse de son corpus, son souci permanent de croiser les sources et les regards, l’ouvrage de Sylvia Chiffoleau vient éclairer un aspect méconnu de la mondialisation sanitaire.

Sylvia Chiffoleau est historienne, spécialiste d’histoire sociale du monde arabe, directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA, Lyon).

PANZAC Daniel, Le docteur Adrien Proust. Père méconnu, précurseur oublié, L’Harmattan, 2003.

Adrien Proust est un personnage considérable de la Troisième République. Médecin chef de service à l’Hôtel-Dieu, professeur à la faculté de médecine de Paris, inspecteur général des services sanitaires internationaux de 1874 à 1903, année de sa mort, il a défendu et propagé durant trente ans les multiples aspects de l’hygiène, une nouveauté à l’époque.

Dans tous les congrès internationaux d’hygiène et de démographie, puis lors des conférences sanitaires internationales, Adrien Proust représente la France et défend sa position qui correspond à ses convictions scientifiques reposant sur les travaux de Pasteur. Grand partisan de la coopération internationale, son combat aboutit peu après sa mort avec la création de l’Office international d’hygiène publique, préfigurant l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Agrégé de l’Université, docteur èsL-lttres, directeur de recherche émérite au CNRS, Daniel Panzac est historien de l’Empire ottoman. Il a consacré une partie de ses travaux à étudier l’évolution démographique et sanitaire du Proche-Orient.





FRIOUX Stéphane, FOURNIER Patrick, CHAUVEAU Sophie, Hygiène et santé en Europe. De la fin du XVIIIe siècle aux lendemains de la Première Guerre mondiale, SEDES, 2011.

En matière d’hygiène et de santé, la période qui s’étend des années 1770 jusqu’aux lendemains de la Première Guerre mondiale marque une véritable révolution. À côté de « victoires » restées célèbres comme les vaccinations contre la rage et contre la variole, on assiste à une première médicalisation de la société.

Partout en Europe, dans un contexte de plus en plus urbain et industriel, un système d’acteurs se met en place. Il inclut des professionnels plus nombreux, mieux formés, les pouvoirs publics ou les initiatives privées et des individus dont le rapport au corps et à la santé se modifie considérablement. Une époque d’indéniables progrès qui ne doit pas empêcher de prendre en compte les limites des combats hygiénistes.

Le présent ouvrage combine le récit chronologique avec de nombreuses approches thématiques. Il intègre également la dimension internationale de la circulation des hommes et des pratiques, car elle réside au cœur de la genèse des systèmes de santé modernes.





PAILLETTE Céline, « Épidémies, santé et ordre mondial. Le rôle des organisations sanitaires internationales, 1903-1923 », Monde(s) 2012/2, p. 235-256.

À l’aube du XX siècle, la concrétisation du projet d’une union sanitaire universelle parachève l’œuvre de coopération menée depuis 1851 contre les épidémies. À partir de 1907, l’Office international d’hygiène publique de Paris ambitionne de conduire les affaires sanitaires internationales, entre paix et guerres. À l’âge de la jeune Société des nations, la rencontre tumultueuse entre tenants de l’Office de Paris et promoteurs, étatiques et non étatiques, d’un nouvel agencement du monde, ouvre la voie à un système sanitaire international hybride et multipolaire.

Article en libre accès sur le site CAIRN.info : https://shs.cairn.info/revue-mondes1-2012-2-page-235?lang=fr

Paillette, Céline, « L’action sanitaire extérieure de la France, 1949-1954. La nostalgie de l’influence, le pragmatisme multilatéral et les Europe(s) de la santé », Bulletin de l’Institut Pierre Renouvin, 2021/1 n° 52, 2021, p. 37-45 ; CAIRN.INFO :

https://shs.cairn.info/revue-bulletin-de-l-institut-pierre-renouvin-2021-1-page-37?lang=fr

Le 24 septembre 1952, Paul Ribeyre, ministre de la Santé publique et de la population, lança un projet de communauté européenne de la Santé, rapidement dénommé « pool blanc ». Cette incursion du ministre de la Santé publique dans le champ des relations internationales interroge les processus de coordination entre les acteurs multiples d’une action sanitaire extérieure française, à l’œuvre depuis la fin des années 1940, entre nouveaux multilatéralismes et moments européens.

Paillette, Céline, « Épidémies et sécurité sanitaire internationale, 1851-1951 : une approche globale », Cahiers de la sécurité et de la justice, 2022/1, n° 54, 2022, p. 126-135 ; CAIRN.INFO

https://shs.cairn.info/revue-cahiers-de-la-securite-et-de-la-justice-2022-1-page-126?lang=fr

Le Haut Conseil de la santé publique, héritier de 177 ans d’expertise sanitaire

Avant sa nomination le 3 juillet 2025 au poste de directeur général de la santé, le professeur Didier LEPELLETIER, membre du Comité d’histoire des administrations chargées de la santé (CHAS), a publié sur le site du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) un article retraçant avec rigueur et clarté l’évolution de l’expertise sanitaire.

À retrouver sur : Le Haut Conseil de la santé publique, héritier de 177 ans d’expertise sanitaire

Des fausses nouvelles aux fake news : l’éclairage de Marc Bloch

Le dernier numéro de la revue L’Histoire publie un article de Jean-Noël Jeanneney consacré à Marc Bloch et à sa réflexion pionnière sur les fausses nouvelles en temps de guerre. En analysant les mécanismes de la rumeur et les représentations collectives qui nourrissent la désinformation, Bloch éclaire, dès 1921, des problématiques qui résonnent avec les enjeux contemporains des fake news. Cet éclairage rappelle le sens dans lequel Roselyne Bachelot a inscrit sa présidence à la création du Comité d’Histoire des administrations chargées de la santé : placé sous le patronage de Marc Bloch, il associe mémoire et analyse critique pour enrichir le débat public.

Accéder au numéro spécial de l’Histoire sur Marc Bloch : https://www.lhistoire.fr/parution/mensuel-535

La Gazette des archives publie un nouveau numéro Varia

La revue à comité de lecture La Gazette des archives publie des travaux qui portent sur la théorie et la pratique archivistiques. Chaque année, elle propose un numéro Varia qui reflète la diversité des questionnements de la profession et de la recherche. Le dernier aborde des sujets comme la stratégie d’archivage dans les ministères sociaux (Anne Lambert, membre du CHAS), la réalisation d’expositions dans un contexte de tension mémorielle, la lisibilité des sites Internet d’archives pour les usagers, l’intégration de l’intelligence artificielle dans la formation des jeunes archivistes ou encore le rôle des archives comme instrument de contrôle dans les bureaucraties.

Ce numéro de Varia a été coordonné par Magalie MOYSAN (membre du CHAS).

Pour en savoir plus : https://www.archivistes.org/Varia-6023