« Il n’y a pas de santé sans santé mentale » rappelle l’Organisation mondiale de la Santé. Celle des jeunes s’est pourtant dégradée depuis 2018, en France comme à l’international, de manière plus marquée chez les filles. Comment repérer les premiers signes de mal-être et comment agir ? Pour sensibiliser et répondre aux préoccupation santé et bien-être des 15-24 ans, un livestream interactif sera diffusé sur la chaîne YouTube du ministère du Travail et de la formation professionnelle le 17 septembre à 17h00.
En cette année de Grande cause nationale, parler de la santé mentale et sensibiliser au sujet, encore largement considéré comme un tabou, est une priorité car la santé mentale est l’affaire de tous.
Le « bien-être mental permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec plaisir et de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
Livestream Salon Jeunes d’Avenirs : « Santé mentale des jeunes, on en parle ? » diffusé depuis la chaîne YouTube du ministère du Travail.
Le Dr Jean Chambry, pédopsychiatre chef de pôle du Centre intersectoriel d’accueil pour adolescent (Ciapa) du 18e arrondissement à Paris, sera présent pour répondre à vos questions.
Lien de connexion : Santé mentale des jeunes, on en parle ?
Pour en savoir plus : consultez l’article Salon Jeunes d’Avenirs 2025 : le rendez-vous pour trouver SA SOLUTION sur le site 1jeune1solution
L’adolescence : une période de transition à traverser
Les bouleversements (physiques, émotionnels, sociaux…) liés à la transition vers l’âge adulte, à des étapes charnières (comme les choix d’orientation), ou aux facteurs de risques tels que l’expérience d’exclusion sociale, des conditions socio-économiques défavorables ou des évènements de vie traumatisants. Ils peuvent rendre les adolescents et jeunes adultes plus vulnérables et contribuer à la survenue de troubles psychiques (dépression, anxiété, pensées suicidaires…) [1], de troubles des conduites alimentaires et d’addictions.
Si certains parviennent à relever ces défis et à construire leur identité sereinement, d’autres se sentent davantage angoissés par le futur et peuvent ressentir une souffrance morale ou psychique parfois intense.
La pandémie et les confinements ont fragilisé la santé mentale des jeunes, en témoigne la fréquence plus élevée des pensées suicidaires et les passages aux urgences qui y sont liés et qui persistent chez les adolescents et les jeunes adultes depuis la crise du Covid-19 [2]
La plupart des jeunes vont bien, mais le nombre de ceux qui ne vont pas bien est en augmentation.
23 % des jeunes ont le sentiment de ne pas prendre soin de leur santé mentale (Source : étude Harris pour le ministère de la Sant, décembre 2024)
55 % des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà été affectés par un problème de santé mentale (source : Odoxa/Mutualité française, septembre 2024).
Repérer les signes d’alerte
Un changement du comportement habituel de l’adolescent peut révéler un mal-être ou une souffrance. Certains signes, s’installant progressivement ou plus rapidement, peuvent alerter, parmi lesquels :
- Modifications des habitudes alimentaires : perte d’appétit ou, à l’inverse, consommation excessive de nourriture ;
- Troubles du sommeil : difficultés à s’endormir, insomnies ou, à l’inverse, tendance à trop dormir ;
- Repli sur soi et isolement social : ne plus voir ses amis ou ses proches, rester dans sa chambre…
- Démotivation et perte d’énergie ;
- Baisse de l’estime de soi, impression de ne pas être à la hauteur, associé à des émotions négatives ;
- Changements de comportements et de l’humeur : actes agressifs envers soi ou vis-à-vis des autres, irritabilité, colère, tristesse….
- Consommation de substances telles que drogues, alcool, médicaments ;
- Idées suicidaires.
Plusieurs outils, évalués et reconnus, permettent de faire le point sur sa santé mentale. C’est le cas du questionnaire en ligne du site Santé Psy Jeunes.
Intimidations et chantage sur les réseaux sociaux, insultes ou menaces, diffusion de rumeurs ou publication de photos humiliantes…le cyberharcèlement concerne des actions en ligne malveillantes et peut prendre plusieurs formes. Une famille sur quatre déclare y avoir déjà été confrontée (source Association française de pédiatrie ambulatoire 2025).
Les conséquences du cyberharcèlement sur la santé mentale des victimes sont importantes engendrant peur, anxiété, isolement et dépression, voire, suicide.
Un numéro de téléphone gratuit est à la disposition des victimes et témoins : le 3018 pour signaler un cyberharcèlement et le 3020 pour toute situation de harcèlement scolaire.
Informations et ressources pour les jeunes et leurs familles sur le site nonauharcelement.education.gouv.fr
S’adresser à un professionnel de santé
Face à des signes de souffrance psychique et des signes physiques, il ne faut pas hésiter à s’adresser rapidement au professionnel de santé le plus accessible : médecin traitant, pédiatre, infirmier scolaire, service de santé étudiante, psychologue…pour obtenir écoute, soutien, conseils adaptés et être, si besoin, redirigé vers un service / une structure ou un professionnel spécialisé.
Visionnez la vidéo sur la Maison de Solenn, un lieu d’accueil destiné aux adolescents et leurs familles pour évaluer leurs besoins et proposer des soins psychiques
Connaître les possibilités d’accompagnement psychologique sans frais
- Le dispositif Mon Soutien psy permet à toute personne, dès l’âge de 3 ans présentant des troubles psychiques d’intensité légère à modérée, de bénéficier de 12 séances d’accompagnement psychologique par an prises en charge par l’Assurance maladie. Pour y avoir accès, il est nécessaire au préalable de prendre rendez-vous avec un psychologue partenaire du dispositif ou de consulter son médecin ou sa sage-femme afin d’évoquer le besoin en accompagnement psychologique.
De façon cumulative, les étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur reconnu par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et en situation de mal-être peuvent bénéficier du dispositif Santé Psy Etudiant. Gratuit, il permet de réaliser jusqu’à 12 séances avec un psychologue partenaire.
- Les Maisons des adolescents : ces lieux polyvalents présents dans chaque département ont pour mission l’accueil, l’information, la prévention et la promotion de la santé, l’accompagnement et la prise en charge multidisciplinaire des adolescents, jeunes adultes, de leurs familles et des professionnels qui les entourent.
- Les Points accueil écoute jeunes (PAEJ) : ces lieux d’accueil, d’écoute, de soutien et d’orientation sont ouverts aux jeunes âgés de 12 à 25 ans rencontrant des difficultés dans leur vie quotidienne (mal-être, souffrance psychique, difficultés scolaires ou relationnelles, consommation de produits psychoactif, conflits familiaux…). L’accueil est gratuit et anonyme.
- Les espaces santé jeunes sont des lieux d’écoute, de prévention et d’accompagnement gratuits dédiés aux jeunes entre 11 et 25 ans. Leur objectif principal est de favoriser la santé globale des jeunes, en particulier leur santé mentale, dans un cadre bienveillant, anonyme, gratuit et sans jugement.
Consultez la carte des espaces santé jeunes.
- Les consultations jeunes consommateurs (CJC) sont des lieux d’accueil qui proposent des consultations gratuites et confidentielles au sein des centres spécialisés d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), des maisons des adolescents ou des PAEJ. Elles permettent de faire le point sur l’addiction du jeune qu’elle que soit sa nature : usage d’alcool, de drogues, la pratique de jeux vidéo, etc.
Des ressources accessibles gratuitement
Des lignes d’écoute
Le numéro national de prévention du suicide 3114, accessible gratuitement 24h sur 24 et 7 jours sur 7 en tout point du territoire national, s’adresse aux personnes en souffrance psychique, à leur entourage et aux professionnels qui les accompagnent. Ce service est assuré par des professionnels du soin, infirmiers ou psychologues spécifiquement formés à l’écoute, l’évaluation, l’orientation et l’intervention auprès des personnes en crise suicidaire.
Le Fil Santé Jeunes est un service anonyme et gratuit à destination des 12-25 ans sur les différents aspects de leur santé, notamment la santé mentale et le bien-être. Dispensé par des professionnels, il et propose une ligne d’écoute au 0800 253 236 accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, un forum, un tchat et un site internet mettant à disposition de l’information permettant une orientation vers des structures spécialisées (lieux d’accueil et d’écoute, maisons des adolescents, structures de soins…).
- Nightline est une association proposant une ligne d’écoute nocturne de 21h à 2h30 et un tchat tenus par des étudiants bénévoles formés à l’écoute, ainsi que des ressources sur la santé psychique.
- Cnaé (Coordination Nationale d’accompagnement des étudiantes et des étudiants) est un service d’écoute, d’accompagnement et de signalement dédié aux étudiants vivant des situations de mal-être, de violence ou de discrimination. La ligne est accessible au 0 800 737 800, de 10h à 21h en semaine et de 10h à 14h le samedi.
En matière de santé mentale, de nombreuses idées reçues, souvent négatives alimentent des attitudes stigmatisantes et discriminatoires et sont parfois diffusées sur les réseaux sociaux. Chez les jeunes, ces discriminations peuvent renforcer le sentiment d’isolement, déjà important.
Plusieurs initiatives à destination des jeunes permettent de lutter contre ces représentations erronées :
- Le festival Pop and psy propose de dépoussiérer les idées reçues sur les troubles psychiques, éduquer avec une approche scientifique et ludique, déstigmatiser et libérer la parole grâce à des partages d’expériences inspirants tout en favorisant l’inclusion des personnes concernées.
- Le Facette festival – (Facettes Festival – festival sur la santé mentale des jeunes) et les ressources de l’association Facettes
- Les outils pédagogiques de Psycom : Mythes et réalités – Psycom – Santé Mentale Info
Enfin les Semaines d’information en santé mentale SISM (Les SISM 2025 – SISM) qui s’adressent au grand public, tous âges confondus, sont un moment fort de lien social et de lutte contre la stigmatisation, chaque année en octobre.
Des informations en santé mentale
Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale, offre sur son site internet des contenus complets d’information, d’orientation et de sensibilisation sur la santé mentale. Il propose de nombreuses ressources pour accompagner les personnes dans leur recherche d’aide et recense l’ensemble des annuaires locaux de structures de soins et d’accompagnement, lignes d’écoute et associations d’entraide.
Le Fil Good est une action de communication de Santé publique France à destination des jeunes de 11 à 24 ans. Cinq courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux font la promotion de comportements favorables à la santé mentale.
Il est possible de se former au secourisme en santé mentale. Ce programme, mis en place en France depuis 2018, est conçu sur le modèle des gestes qui sauvent. Il vise à une meilleure connaissance de la santé mentale, des troubles psychiques, de leur repérage et des conduites à tenir en cas de problème ou de crise.
Pour plus d’informations : consultez le site de PSSM France
Pour en savoir plus :
- Consultez le site du Gouvernement Parlons santé mentale
- Consulter la rubrique dédiée à la santé mentale sur le site du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
- Consulter l’article du site Santé.fr : santé mentale et sexuelle, conduites addictives : trouver de l’aide quand on est jeune
- Consulter la carte thématique Santé des jeunes sur le site de Santé.fr
[1] Prévalence et évolution des pensées suicidaires en France métropolitaine en 2021 Résultats de l’enquête CoviPrev de Santé publique France