
À la suite du passage du cyclone tropical Chido sur Mayotte, survenu dans la nuit du 13 au 14 décembre, le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins a armé son Centre opérationnel de réponse aux urgences sanitaires et sociales (CORRUSS) avec la création d’une task force dédiée à la gestion de la crise sanitaire à Mayotte.
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- Le centre de crises sanitaires du ministère de la Santé – Ministères sociaux / DICOM / Isa Harsin / SIPA
Pour faire face aux conséquences sanitaires du passage du cyclone et pour rétablir le système de santé des habitants de Mayotte, les autorités sanitaires articulent leur plan d’actions autour de 5 objectifs prioritaires :
1. Faire face à l’urgence sanitaire.
L’objectif immédiat est de répondre aux besoins de soins urgents en appuyant le système de santé local. Cela inclut l’envoi de renforts de professionnels de santé, l’évacuation de patients vers La Réunion, la distribution de médicaments et de matériel d’urgence, ainsi que l’accompagnement médicopsychologique des personnes en situation de détresse psychologique. Des postes sanitaires mobiles contenant notamment des médicaments et du matériel d’urgence permettant de prendre en charge rapidement des victimes en cas de survenue d’une situation sanitaire exceptionnelle ont été installés. Une unité sanitaire mobile (USM) capable de prendre jusqu’à 8 patients en réanimation sera aussi projetée sur place lundi 23 décembre. Elle sera positionnée à côté du Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
2. Remettre en état le système de santé.
La priorité est également de remettre en état le système de santé mahorais afin de garantir les conditions suffisantes pour la distribution des médicaments et la prise en charge des patients au sein de lieux de soins adaptés, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS). Une évaluation du bâti est en cours pour la remise en état des services du Centre Hospitalier de Mamoudzou (CHM). Notamment avec la réserve sanitaire de Santé publique France, le Centre de crises sanitaires organise l’envoi de renforts humains pour assurer la continuité des soins.
3. Mettre en œuvre les mesures de santé publique pour la maîtrise des risques sanitaires.
La situation sanitaire exceptionnelle en cours à Mayotte est à l’origine d’un certain nombre de risques sanitaires. Les risques identifiés à ce stade telles que les maladies à transmission vectorielle ou hydrique sont connus par le Centre de crises sanitaires qui travaillent quotidiennement à la préparation de réponses adaptées. Si ces risques venaient à survenir dans les prochaines semaines, des mesures de gestions adaptées et proportionnées seraient mises en place. Parallèlement, la surveillance des risques épidémiques à Mayotte a été renforcée et fait l’objet d’un travail spécifique par Santé publique France en lien avec l’Agence Régionale de Santé.
4. Anticiper la reconstruction du système de santé.
En parallèle des mesures d’urgence, les autorités sanitaires anticipent la reconstruction du bâti du système de santé des habitants de Mayotte, en étroite collaboration avec le réseau interministériel et ses partenaires.
5. Informer et accompagner les habitants de Mayotte.
Le Centre de crises sanitaires coordonne ses efforts pour informer et accompagner les habitants de Mayotte. Sa priorité, avec l’Agence régionale de santé, est de maintenir le lien avec la population locale en mettant en place un dispositif d’accompagnement médico-psychologique (ligne d’écoute téléphonique et accompagnement). Dans les prochaines semaines, l’accent sera mis sur la prévention et les bons gestes à adopter pour limiter les risques sanitaires.
L’organisation de la gestion de crise au sein du ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins et plan d’action du ministère de la Santé et de l’Accès aux soins permettent d’être réactifs et de s’adapter rapidement aux besoins recensés par le terrain. La coordination permanente des services de l’Etat et le lien permanent avec les acteurs de santé de terrain permettent la réactivité et l’adaptation pour sortir rapidement de la situation d’urgence sanitaire et garantir la sécurité et la santé des habitants tout en rétablissant progressivement l’accès aux soins.