Ce jeudi 25 juillet, les ministres de la Santé européens étaient réunis à Budapest (Hongrie) pour une réunion informelle du conseil EPSCO. L’occasion pour les Etats membres d’aborder les sujets de la lutte contre les maladies cardiovasculaires ainsi que du don d’organes et des transplantations.
? Pour ce premier rendez-vous du champ santé de la présidence hongroise, les représentants des États membres ont participé activement aux deux débats de santé publique. En amont de ces échanges, courant juillet, les délégations avaient participé à des conférences sur les deux thèmes : maladies cardiovasculaires et don d’organes et transplantations.
Lors du déjeuner, les ministres de la Santé ont évoqué la mise en œuvre du règlement sur l’espace européen des données de santé, des infrastructures aux financements. Cet échange intervient dans le prolongement de son adoption récente (en avril 2024, sous la présidence belge). Jérôme Weinbach, délégué-adjoint aux Affaires européennes et internationales des ministères Sociaux représentait la France à ce déjeuner.
La santé cardiovasculaire
Le premier débat de la journée portait sur la santé cardiovasculaire. Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans les autres États de l’Union européenne. La politique en France de santé publique et de prévention, outil le plus puissant, les a rétrogradées aux second rang des causes de mortalité (après le cancer). Elles sont responsables d’environ 1,7 million de décès chaque année dans l’Union.
Dans ce contexte, il est essentiel de relever les défis ensemble au niveau européen. Plusieurs axes de travail sont proposés dans le cadre de l’Union européenne de la santé publique : la prévention, du traitement à la réadaptation, dans une approche globale des patients et coordonnée.
Les états membres ont ainsi été invités à prendre la parole pour partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques pour répondre aux poids des maladies cardiovasculaires, mais aussi pour présenter leurs attentes de l’Union européenne en matière de gestion et de soutien dans la réduction des risques et des maladies cardiovasculaires.
Les dons d’organes et les transplantations
Le second débat de la journée portait sur les activités de don d’organe et de transplantation. Chaque année des milliers de patients sont dans l’attente d’une greffe vitale au sein de l’Union européenne. En France le nombre de décès des patients inscrits sur la liste nationale a toutefois significativement baissé en 2023. Il reste aussi en France des freins multiples aux dons d’organes (éthiques, logistiques, contextuels) malgré le régime du consentement présumé (depuis 1976).
Le besoin est urgent pour les États membres de réfléchir ensemble à une approche stratégique et cohérente pour augmenter les dons et la disponibilité des organes et sauver davantage de vies, également pour améliorer leurs capacités en matière de technologie médicale et l’efficacité des procédures, notamment via l’utilisation de l’intelligence artificielle, par exemple, pour un matching des organes plus précis. Ceci passe aussi par la lutte contre les oppositions aux dons, soit l’accroissement des consentements et des dons.
L’Union européenne avait déjà initié un plan d’action sur le don et la transplantation d’organes (2009-2015). Il a pu conduire à une augmentation de 21% des dons d’organes. La nécessité d’une approche européenne collective s’avère ainsi efficace.
Pour aller plus loin, la nouvelle stratégie pourrait se concentrer sur la modification des perceptions du public afin d’accroître la volonté de faire un don même si les régimes de consentement au don d’organe sont pluriels entre États membres.